IIGE : La résolution 2797, le point de départ d’une nouvelle architecture de stabilité régionale

Rédigé le 17/11/2025
Le Sahara


La résolution 2797 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies marque une étape majeure dans le processus de règlement du dossier du Sahara marocain. Selon l’Institut international d’Études géopolitiques (IIGE), cette décision onusienne ouvre une phase inédite, caractérisée par la mise en place d’une nouvelle architecture régionale fondée sur la stabilité, la coopération transfrontalière et l’intégration économique du Maghreb.

Dans une analyse publiée récemment à Montpellier, l’IIGE estime que cette résolution redessine la géométrie des négociations régionales, en plaçant les relations entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie au cœur d’une recomposition stratégique. L’enjeu ne se limite plus à une question territoriale mais s’étend à une reconfiguration des zones d’influence, des corridors énergétiques et des partenariats économiques. Cette dynamique pourrait, selon l’institut, concerner à terme le Sahara oriental, espace charnière entre le sud-est marocain et l’ouest algérien.

Pour le think tank, deux dynamiques structurent cette évolution : d’une part, la nécessité de clarifier les cadres de coopération transfrontalière, et d’autre part, la volonté partagée des États-Unis et de leurs partenaires arabes de bâtir une stabilité intégrée du Maghreb, en éliminant les zones grises susceptibles de nourrir les tensions ou les trafics. Le 31 octobre 2025 apparaît ainsi comme un tournant historique, plaçant le dossier du Sahara dans un cadre élargi de gouvernance régionale et de sécurité sahélo-méditerranéenne.

L’IIGE met en avant le rôle déterminant de Massad Boulos, conseiller spécial américain pour l’Afrique et le Moyen-Orient, dont l’action vise à restructurer le dialogue maghrébin autour d’un axe de confiance Maroc–États-Unis–Ligue arabe. Ce triangle diplomatique, selon l’institut, pourrait favoriser l’émergence d’un climat propice à la relance du dialogue bilatéral entre Rabat et Alger, encouragé par Washington et soutenu par la Ligue arabe.

Cette relance s’inscrirait dans une logique de désescalade et de coopération pragmatique, fondée sur des intérêts partagés en matière d’énergie, de sécurité et d’infrastructures frontalières. Le concept de cohérence régionale, évoqué par l’IIGE, comprend également la gestion concertée du Sahara oriental comme levier de stabilité durable.

Dans sa conclusion, l’Institut invite l’Union européenne à aligner sa politique extérieure sur la résolution 2797, au nom de la cohérence stratégique et du respect des décisions du Conseil de sécurité. Une telle convergence renforcerait la sécurité collective euro-africaine, grâce à un socle de confiance politique apte à soutenir la coopération dans la lutte contre le terrorisme, la gestion des migrations et la transition énergétique.