Chambre des Lords : Londres interpellé sur les liens Iran–Polisario à l’approche d’un vote clé au Conseil de sécurité de l’ONU

Rédigé le 28/10/2025
Le Sahara


La Chambre des Lords a tenu une séance tendue, des pairs y questionnant le gouvernement sur des informations faisant état d’un soutien croissant de l’Iran au Front Polisario, tandis que Londres paraît se rapprocher de la position de Rabat à l’approche d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le dossier du Sahara. La ministre d’État chargée du Développement international et de l’Afrique, la baronne Jenny Chapman, a assuré que le Royaume‑Uni « continue de surveiller l’activité iranienne dans la région » et qu’il « condamne de longue date le soutien déstabilisateur de Téhéran, politique, militaire et financier, à ses partenaires et supplétifs », ajoutant que le pays « travaillera avec ses partenaires pour contrer cette activité déstabilisatrice ».

La discussion, conduite par Lord Aaron Godson, a reflété une inquiétude parlementaire grandissante face à l’influence iranienne en Afrique du Nord et à ses liens rapportés avec le Polisario. Elle intervient après des échanges à Washington où des élus américains ont appelé à désigner le Polisario comme organisation terroriste, ce qui ajoute une pression transatlantique au moment où Londres calibre son approche.

Interrogée sur l’alignement avec les alliés, Jenny Chapman a confirmé que Hamish Falconer, ministre d’État pour le Moyen‑Orient et l’Afrique du Nord, a rencontré des représentants du Polisario le 5 août, qualifiant cette démarche de « étape pratique et correcte au regard de la longueur de ce conflit et de la situation actuelle ». Elle a précisé : « C’est quelque chose que le Royaume‑Uni n’avait jamais fait auparavant », tout en soulignant : « Nous restons incroyablement proches de nos amis au Maroc et espérons que cela pourra avancer de manière à apporter la paix et la stabilité à l’ensemble de la région. »

Répondant à une question de Lord Nazir Ahmed, la ministre a indiqué qu’une décision importante était imminente au Conseil de sécurité de l’ONU et a exhorté « toutes les parties à saisir cette opportunité pour faire progresser la stabilité et le progrès pour les populations de cette région ». Ses propos s’inscrivent dans un contexte de dynamique diplomatique autour d’un projet de résolution porté par les États‑Unis, attendu pour réaffirmer que la proposition d’autonomie de 2007 du Maroc constitue « la seule base réaliste » pour des négociations.

Dans la haute chambre, l’attention s’est concentrée sur la gestion des risques liés à l’influence iranienne et sur les implications concrètes des contacts avec le Polisario, tout en préservant ce que Jenny Chapman a décrit comme des liens « incroyablement étroits » avec le Maroc et un engagement à la « paix et la stabilité » dans l’ensemble de la région.