L'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton fait désormais face à la justice américaine. Un grand jury du Maryland l'a inculpé le 17 octobre 2025 pour détention et divulgation présumées de documents classifiés, marquant un tournant dans la carrière de ce fervent défenseur du Front Polisario à Washington.
L'enquête, menée par le FBI depuis deux ans, a révélé que Bolton aurait partagé plus de mille pages de documents confidentiels via des courriels personnels non sécurisés avec des membres de sa famille dépourvus d'accréditation. La gravité de la situation s'est amplifiée quand les enquêteurs ont découvert qu'un pirate informatique lié à l'Iran avait compromis l'un de ces comptes en 2021, sans que Bolton n'alerte les autorités.
"Quiconque abuse d'une position de pouvoir pour mettre en péril notre sécurité nationale devra rendre des comptes", a déclaré Pam Bondi, secrétaire à la Justice. Cette procédure s'inscrit dans un contexte plus large d'investigations visant d'anciens hauts responsables américains depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025.
Trump, qui avait limogé Bolton en 2019, n'a pas masqué sa satisfaction : "C'est un sale type, mais c'est comme ça." L'ancien conseiller s'était attiré les foudres du président après la publication de son livre "The Room Where It Happened", où il décrivait Trump comme "inapte à diriger les États-Unis".
Cette inculpation ébranle également la position de Bolton en tant que principal soutien du Polisario à Washington. Partisan d'un référendum d'autodétermination au Sahara, il s'était récemment opposé à la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur ce territoire. Le Département d'État maintient aujourd'hui sa position en faveur d'une solution politique négociée, privilégiant l'approche de Rabat tout en encourageant le dialogue régional avec Alger.
L'affaire Bolton illustre la complexité des enjeux entre sécurité nationale et responsabilité politique. Les 18 chefs d'accusation auxquels il fait face pourraient non seulement déterminer son avenir personnel, mais aussi influencer la dynamique des relations américaines dans la région du Sahara.