Le Polisario classé groupe terroriste ? Un projet de loi américain révèle ses liens avec le terrorisme au Sahel

Rédigé le 11/10/2025
avec MAP


La menace sécuritaire que représente le mouvement séparatiste du Polisario prend une nouvelle dimension avec l'introduction d'un projet de loi au Congrès américain visant à le classifier comme organisation terroriste étrangère. "Cette initiative bipartisane démontre que le danger n'est plus une question politique mais une urgence sécuritaire", affirme Giulia Pace de l'ONG Il Cenacolo, lors de son intervention devant la 4e Commission de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Le parcours d'Adnan Abou Walid al-Sahrawi illustre cette dérive : ancien membre du Polisario, il est devenu le fondateur du Mouvement pour l'Unification et le Jihad en Afrique de l'Ouest avant d'établir la première cellule de l'État islamique au Grand Sahara. "Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg", souligne Pace, "de nombreux autres membres ont basculé dans le terrorisme".

Ismael Buchanan, géopolitologue rwandais, renforce cette analyse : "La paix et la sécurité en Afrique resteront compromises tant que le Polisario ne sera pas officiellement reconnu comme organisation terroriste". Les camps de Tindouf, sous contrôle du groupe dans le sud-ouest algérien, servent de plaque tournante pour les réseaux de contrebande, selon Mohamed Ziad Al Jaabari, président de l'Association d'amitié maroco-palestinienne.

La situation est d'autant plus préoccupante que ces camps deviennent des terrains fertiles pour la radicalisation des jeunes, privés d'opportunités professionnelles et soumis à des conditions de vie précaires. Mehmood Ur Rehman Anwar, expert en droit international, met en garde : "Cette alliance entre séparatisme et terrorisme crée des zones de non-droit où les droits humains fondamentaux sont bafoués".

Souleymane Satigui Sidibe, président de l'Institut sahélien de recherche, pointe le rôle de l'Algérie dans cette situation : "Ces connexions prospèrent sous la bénédiction d'Alger, qui poursuit son agenda hégémonique régional".