Dans une intervention remarquée devant l'Assemblée générale des Nations Unies, Omar Hilal, ambassadeur du Maroc à l'ONU, a méthodiquement déconstruit les arguments présentés par Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, concernant la question du Sahara occidental.
"Le Maroc est à l'origine de l'inscription de cette question à l'agenda des Nations Unies il y a 62 ans", a rappelé Hilal, soulignant que cette démarche résultait d'une initiative marocaine datant de 1956. L'ambassadeur a notamment mis en exergue la résolution "3458B" de l'Assemblée générale, qui avait entériné les accords de Madrid mettant fin à la présence coloniale espagnole.
Contrairement à la position algérienne qualifiant le dossier de "décolonisation", Hilal a souligné que le Conseil de sécurité traite cette question sous l'angle de la résolution pacifique des conflits. "Depuis 2007, le Conseil adopte annuellement une résolution reconnaissant la primauté de l'initiative marocaine d'autonomie, jugée sérieuse et crédible", a-t-il précisé.
Le développement socio-économique de la région témoigne d'une réalité tangible : "Nos investissements se chiffrent en milliards, avec notamment le plus long pont d'Afrique, une autoroute nord-sud, des universités et le plus grand port en eaux profondes du continent sur l'Atlantique", a détaillé le diplomate. La présence de 30 consulats généraux dans la région confirme, selon lui, la reconnaissance internationale de la souveraineté marocaine.
Pointant les contradictions de la position algérienne, Hilal a interrogé : "Comment l'Algérie peut-elle poser des conditions pour résoudre ce conflit tout en niant être partie prenante ?" Il a appelé Alger à s'engager plus activement dans le processus politique onusien, notamment via les tables rondes.
La proposition marocaine d'autonomie bénéficie d'un large soutien international, incluant "plus de 120 pays, dont trois membres permanents du Conseil de sécurité et plus des deux tiers des membres de l'Union européenne", a rappelé l'ambassadeur. Citant le roi Mohammed VI, il a conclu en réaffirmant l'engagement du Maroc pour "une solution consensuelle préservant la dignité de toutes les parties".